J’ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de ma thèse de doctorat réalisée sous la direction de Luc Collard et Damien Vitiello.
📅 Date : jeudi 16 octobre 2025 à 13h30
📍 Lieu : Salle 27, UFR STAPS – Université Paris Cité, 1 rue Lacretelle, 75015 Paris
Titre de la thèse :
« Approche pluridisciplinaire et connectée de la performance en natation et des représentations en 5ᵉ nage »
Résumé :
La natation compétitive repose actuellement sur quatre nages codifiées : brasse, dos, papillon et nage libre ; mais la liberté supposée de cette dernière est en réalité fortement encadrée par les règlements de World Aquatics, notamment l’obligation de refaire surface avant 15 mètres de nage immergée. Or, des recherches récentes soulignent l’importance stratégique de ces phases immergées, dites « non nagées », dans la réussite sportive. C’est dans ce contexte paradoxal que cette thèse explore la notion de cinquième nage, entendue comme une forme de nage en immersion prolongée, affranchie des contraintes réglementaires. Elle vise à répondre à deux problématiques principales : les techniques de nage subaquatique les plus performantes sont-elles perçues comme telles par les nageurs ? Et est-il possible de concevoir un outil fiable, accessible et peu coûteux pour analyser ces performances en conditions réelles ? La démarche adoptée est pluridisciplinaire, mêlant biomécanique, sciences humaines et innovation technologique. Dans un premier temps, un capteur inertiel étanche, SwIMU, a été développé et validé expérimentalement par comparaison avec un capteur de référence (Xsens DOT), à travers des analyses statistiques classiques (ANOVA, ICC, RMSE, Bland-Altman).
Les résultats indiquent une fiabilité satisfaisante à basse fréquence d’analyse (15-20 Hz), ce qui positionne SwIMU comme une alternative crédible pour des usages exploratoires, malgré certaines limites techniques. Dans un second temps, 30 nageurs ont été invités à réaliser cinq styles de nage en immersion (brasse immergée, caranguiforme avant et arrière, anguilliforme avant et arrière). Les performances biomécaniques (vitesse, fluidité du mouvement) ont été analysées via SwIMU, tandis que les représentations subjectives ont été évaluées par l’échelle de Borg (effort perçu) et le différenciateur sémantique d’Osgood (valence, puissance, activité). Les résultats révèlent une dissociation nette entre performance et ressenti : certaines techniques peu familières, mais efficaces (caranguiforme arrière, anguilliforme avant) sont perçues comme désagréables ou pénibles, alors que la brasse, moins performante objectivement, bénéficie d’une représentation positive et rassurante. L’analyse factorielle (ACM) fait émerger deux axes structurants : un gradient de performance biomécanique et un axe de pénibilité perçue, permettant d’identifier plusieurs profils de nageurs selon leur rapport à la performance et à la perception. Ces résultats soulignent l’importance de croiser les données objectives et subjectives pour mieux comprendre et accompagner la pratique sportive. En conclusion, cette thèse apporte une double contribution : elle propose un outil technologique innovant, SwIMU, pour l’analyse de la nage subaquatique, et met en lumière l’importance des représentations subjectives dans l’évaluation et l’apprentissage des techniques non conventionnelles. Elle ouvre ainsi des perspectives nouvelles pour la reconnaissance et la pédagogie de la cinquième nage comme alternative performante et riche de sens dans le champ des activités aquatiques.
Composition du jury :
Lucie MOUGENOT, Professeure des Universités, Université de Picardie Jules Verne – Rapportrice
Claudine FABRE, Professeure des Universités, Université de Lille – Rapportrice
Denis ROUSSEAU, Maître de Conférences – HDR, Université Grenoble Alpes – Examinateur
Nicolas BIDEAU, Maître de Conférences, Université de Rennes 2 – Examinateur
Luc COLLARD, Professeur des Université, Université Paris Cité – Directeur de thèse
Damien VITIELLO, Maître de Conférences – HDR, Université Paris Cité – Directeur de thèse
Je serai ravi de vous retrouver pour partager les résultats de ces années de recherche. Un pot suivra en salle 26 !