Explorations fonctionnelles et sociomotrices du corps en action pour une santé durable

L’activité physique régulière ou adaptée se révèle consubstantielle de la santé durable. Cette dernière étant elle-même profondément arrimée aux notions de bien-être physique, psychologique et social. Les recherches menées dans cet axe interrogent les liens et les influences qui se tissent entre l’activité physique et les différents versants du bien-être. Riche lieu de collaborations et de débats entre physiologistes, neuropsychologues, sociologues, anthropologues, émersiologues et praxéologues, cet axe cherche à mieux circonscrire les freins et les leviers d’une santé durable. Les déterminants physiologiques, psychologiques et sociaux à l’œuvre sont questionnés en situation expérimentale mais aussi en situation écologique. Dans cet esprit, les recherches déployées se veulent complémentaires de celles de l’axe 2 « Technologies et Adaptation en Sport-Santé » qui s’attardent sur l’apport des outils techniques et de l’hybridation technologique en tant que supports de la santé durable.

Responsable : Alexandre Oboeuf

Mots-clés : Activité physique adaptée – Entraînement – Fonctions organiques – Santé durable – Auto-santé – Prévention – Corps vivant– Corps vécu – Émersion – Perception – Corps capacitaire – Écologie corporelle – Action motrice – Communication – Créativité – Innovation – Activité cérébrale – Environnement.
 

L’objectif transversal de cet axe est de développer les connaissances sur les activités physiques afin de comprendre, d’améliorer et de préserver la santé. Notamment, il s’agit de révéler les modulations et adaptations d’un individu soumis à une activité physique régulière ou à un entraînement spécifique et de tenter de questionner les interdépendances entre les spécificités de l’environnement (physique et/ou social), la perception du sujet et, enfin, l’activité biologique effective.

 

Le premier volet de cet axe cherche à déterminer les effets de différentes formes d’entraînements (continue, à intervalles, intensités faibles, modérées, fortes, maximales) ou d’activités physiques adaptées sur l’amélioration, la préservation et la prévention de la santé auprès de différents types de populations (seniors, avec un handicap, athlètes, avec pathologies chroniques, étudiant(e)s, enfants…). Ces effets seront notamment évalués au niveau cardiovasculaire, respiratoire, mais aussi musculaire et cérébral.

 

Complémentairement, le second volet de cet axe cherche à analyser la perception de l’effort, du risque ou de l’environnement (le corps vécu) dans différentes formes d’activités physiques en mobilisant des indicateurs sensoriels. Ensuite, il cherche à mettre en relation cette perception subjective avec des variables notamment physiologiques afin de découvrir les capacités inédites et émersives du corps (le corps vivant ou capacitaire). Ici, l’ambition est de permettre à toute personne de mieux connaître son corps et d’être à l’écoute de ses sensations afin de gérer au mieux son engagement dans un mode de vie actif à des fins de santé psychologique et physique. En toile de fond, l’objectif associé est l’étude de la régulation par l’auto-santé. Cette dernière est une modification de soi par une régulation du corps vivant.

 

In fine, un troisième volet de cet axe, résolument écologique, cherche à mieux circonscrire les mécanismes de la créativité à l’œuvre dans différents environnements physiques et sociaux ludocorporels. Précisons que la créativité est reconnue comme un attribut essentiel de l’espèce humaine. À ce titre, l’acte créatif peut être vecteur de bien-être physique, psychologique et relationnel et se veut de facto attaché à la notion de santé. Les pratiques corporelles sont de formidables laboratoires in vivo pour interroger l’exercice de la créativité. Comment circonscrire cette créativité motrice dans les jeux et les sports ? Quels sont les indicateurs de cette dernière in situ ? Quels sont les environnements physiques et sociaux favorisant la créativité motrice individuelle et/ou collective ? Comment ces environnements créatifs génèrent-ils du bien-être chez les acteurs de leur mise en scène ? Par exemple, comment la 5ème nage (ou propulsion immersive – i.e. en apnée) engendre-t-elle du bien-être physique et psychologique chez les participants ? De quelle(s) façon(s) cette innovation technique, plus performative, s’institutionnalise-t-elle ? Ce volet de l’axe 1 se propose de décrire et de mieux comprendre les mécanismes de la créativité dans les activités corporelles à visée éducative, sanitaire ou de performance.

 

Aspects fondamentaux

  1. Comment l’activité physique influence-t-elle les différents versants de la santé durable (physiologique, physique, psychologique et social/relationnel) ?
  2. Quels sont les pratiques ludomotrices, les types d’entraînements ou d’exercices qui permettent de modifier l’état de santé durable et de développer l’auto-santé ?
  3. Comment sont les freins et les leviers à la pratique de l’activité physique chez les patients présentant des maladies chroniques ?
  4. Quels sont les marqueurs (neuro)physiologiques du traitement de l’information rythmique à différentes fréquences ?
  5. Comment se dessinent les liens entre la coordination interactive en contexte expérimental et virtuel afin de favoriser les capacités de synchronisation ?
  6. Quels sont les liens qui se tissent entre le corps vivant et le corps vécu au sein des pratiques corporelles ?
  7. De quelles manières s’articulent les dimensions cognitive, conative, émotionnelle et environnementale de la créativité et comment ces articulations, selon les jeux et les sports, modifient-elles l’état de santé durable ?
  8. Quels sont les freins institutionnels à l’émergence de nouvelles modalités de pratiques favorisant une santé durable ?

Aspects appliqués

  1. Développer de nouvelles stratégies thérapeutiques non-médicamenteuses basées sur l’entraînement personnalisé et l’APA, permettant d’améliorer durablement la santé des personnes présentant une maladie chronique ;
  2. Déterminer les paramètres physiologiques permettant de préciser les notions de répondeur / non-répondeur à l’entraînement et de personnaliser les protocoles d’entraînement afin d’améliorer la qualité de vie et la santé des personnes (patients avec maladie chronique ou sujets sains) ;
  3. Évaluer les marqueurs (neuro)physiologiques du traitement de l’information rythmique à différentes fréquences.
  4. Questionner et évaluer l’influence de la coordination interactive en contexte expérimental et virtuel afin de favoriser les capacités de synchronisation.
  5. Développer et évaluer la prise de conscience des écarts entre corps vivant et corps vécu pour créer les conditions d’une santé durable auprès de différents publics ;
  6. Affiner les indicateurs de créativité motrice et de bien-être psychologique et relationnel en situation écologique pour les évaluer ;
  7. Développer les recherches sur la propulsion immersive (5ème nage) et l’apnée et évaluer leurs liens avec la santé durable ;
  8. Définir le bien-être subjectif en nature maritime (espaces bleus) pour les personnes ayant des incapacités afin de comprendre l’impact des écothérapies sur leur qualité de vie.

À lire aussi

Webinaires : Jeux et cultures

Webinaires : Jeux et cultures

A travers une série de webinaires, nous croiserons les regards scientifiques, associatifs et de pratiquants pour explorer cette ludodiversité dans toutes ses dimensions interculturelles. Ces webinaires s'appuient sur l'apport original de l'ethnomotricité, un champ de...